Eva n'a presque rien foutu et écrit dans ces pages durant les douze derniers mois mais elle vous souhaite quand même bonne année 2015 ! En cadeau, la compil' du meilleur du parler franc, du parler vrai footballistique de l'année. La Tartiflette d'Or revenant à l'immense Laurent Blanc.
C'est ici, y'a qu'à clicker et ce sont mes petits chéris de la rédaction de horsjeu.net qui régalent.
(Au fait, vous me manquez les choupis, Torben, Jah et Chantivlad de la Gonacad, le Comité, la Face B et bien sûr mon odieux Moké. Love et poutous partout !)
Le meilleur de la prose 2014
Bilingual rationales and self-delusional musings on sport // Théories et délires bilingues sur le sport
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mercredi 31 décembre 2014
lundi 29 septembre 2014
Le sport de haut niveau aujourd'hui (I)
J'ai renoué le temps d'un éclair avec le sport télévisé en suivant assez assidûment le retour vaguement médiatisé de Yannick Agnel en France. Il venait de passer un an et demi aux Etats-Unis, auprès de l'entraîneur de Michael Phelps, Bob Bowman, et malgré une expérience qu'il disait avoir été enrichissante. La raison principale invoquée pour son retour fut le surentraînement. On le croit.
Rien à voir ou presque mais cette affaire me fait penser que le sport de niveau ne serait rien sans les progrès de la médecine civile (découlant eux-mêmes de ceux de la médecine militaire). C'est bien parce que l'on sait qu'une jambe cassée, une coupure, une carence peut être guérie facilement que l'on se permet tous les excès. J'y reviendrais.
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Bob Bowman et Yannick Agnel © L'Equipe |
Rien à voir ou presque mais cette affaire me fait penser que le sport de niveau ne serait rien sans les progrès de la médecine civile (découlant eux-mêmes de ceux de la médecine militaire). C'est bien parce que l'on sait qu'une jambe cassée, une coupure, une carence peut être guérie facilement que l'on se permet tous les excès. J'y reviendrais.
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mercredi 15 septembre 2010
Olympique Lyonnais face à Shalke 04 : Les notes
Arr... Que les maillots européens des Lyonnais sont moches ! Les fans de Grateful Dead dont j'étais se marrent. Ne sont pas effectivement Stanley Mouse ou Owsley Stanley qui veulent. Plainte pour outrage les designers de Adidas méritent. Enfin, on s'en fout. L'OL a remporté comme prévu son premier match de Ligue des Champions contre le Schalke 04, sur le score de 1-0.
Les titulaires :
Lloris, 10/10 : Vous l'avez vu contrer l'assaut de Farfan (11') de la plus belle façon et l'avez reconnu une nouvelle fois comme le meilleur Lyonnais du match ? Vous pensez cependant qu'il ne mérite pas une Nadia Comaneci 1976 ? C'est que vous vous contentez de bien peu et n'avez su observer attentivement le miracle se produire. Oui. Hugo a réussi un dégagement sur un avant-centre (90'+3). Oui. Une passe qui aurait pu être décisive, que je vous dis.
Réveillère, 7/10 : Relativement peu sollicité et percutant sur son couloir droit, Anthony a toutefois délivré une copie plus que correcte. Dire que sa carrière était encore sérieusement compromise il y a une année, en raison d'une grave blessure. Je n'ai pas de gag idiot à faire sur lui aujourd'hui. Il rassure vraiment et fait plaisir à voir. J'aimerais en dire autant de chaque membre de l'équipe.
Diakhaté, 8/10 : Pape a un style archi décontracté (un peu trop parfois) mais ça s'arrête là. Pape est en effet un "dur sur l'homme". Il a fait subir 1h30 de supplice au malheureux Huntelaar et détruit tous les espoirs de Raul de percer le côté droit lyonnais. Pape n'a aussi pas cessé de rappeler ses co-équipiers à l'ordre parce que Pape veut que le bordel en défense cesse. Pape est, je crois, d'ores et déjà un défenseur "central" pour l'équipe.
Lovren, 8/10 : Deux matchs consécutifs ne permettent pas de tirer des conclusions sur son avenir au sein de l'OL, Claude Puel ayant été contraint de faire de lui un titulaire. Et pourtant, il va bien falloir un moment ou un autre reconnaître que Dejan est un défenseur efficace. En véritable nazgul, il s'est peu montré, ou du moins aux caméras de TF1, sans pour autant rechigner les duels qu'il avait à mener en compensation des petits couacs de son voisin, Koloziejczak.
Kolodziejczak, 5/10 : Un brin importuné par Farfan et un tantinet intimidé par l'enjeu d'une Ligue des Champions, peut-être ? Qu'en a pensé Aly Cissokho ?
Gourcuff, 7.5/10 : Yo n'a pas encore le statut de danseur étoile sur le terrain mais accepte avec beaucoup de fierté le travail alimentaire de douanier en attendant de enfin pouvoir marquer son premier but. Chtong, chtong, chtong. C'est simple, pas un ballon n'a pu franchir le poste frontière de la ligne médiane sans qu'il ne le valide du pied. Vous la sentez comme moi cette Gourcuff-dépendance qui s'installe peu à peu ?
Toulalan, 8/10 : Mon joueur de bilboquet préféré revient sans vraiment crier gare à son meilleur niveau et à son poste de prédilection, le milieu défensif. De bon augure pour l'OL et l'équipe de France. Mais n'allons pas trop vite en besogne. Sait-on jamais, il pourrait être tenté prématurément par de nouveaux dépannages en défense centrale. A noter : sa jolie Puyi d'Amour qui ne trouvera malheureusement pas le chemin du filet (78').
Pjanic, 8/10 : Petit Miralem devriendra grand, pourvu que ses coups francs et corners prennent vie. Mais les ignorez en attendant, je tiens pour moi que c'est connerie, car de les rattraper à la comparaison d'avec ceux de Gourcuff, il n'est pas trop certain...
Briand, 7.5/10 : Vous me trouvez culottée de le noter comme Gourcuff ? Certes, il s'est mis à de nombreuses reprises horsjeu et a peiné à trouver ses partenaires dans la surface comme sur cette envolée lyrique à la 56', parce que trop en avance et donc en retard. Il n'empêche. Il a une nouvelle fois donné de sa personne. J'en veux pour preuve l'incident de la clavicule et surtout cette vilaine main du gardien allemand Neuer sur son "courage" (62').
Bastos, 9/10 : Michou a sans aucun doute resassé tout le week end sa frappe manquée contre Valenciennes samedi soir dernier. Seul vértiable attaquant lyonnais a avoir été en pleine possession de ses moyens pour marquer, l'ailier a rapidement compris que le trop peu expérimenté défenseur de Shalke, Moritz, était un tapas à avaler vite fait sur le pouce. Et hop, il signe le but du soulagement (20') pour son équipe par un malicieux lob, avant de s'encaster crânement au fond du filet sur le glissant et taclant Höwedes.
Lopez, 5/10 : 52, 75, 78, 81, 90+2. Nan. Oubliez ses coordonnées de Blackberry (je les garde pour moi). Ce que vous venez de lire sont les minutes de match correspondant à toutes ses tentatives de but avortées. En a-t-il été fustré ? Oh que oui. Ce n'était pas une raison toutefois pour qu'il mendie le ballon auprès de Pjanic de la sorte et tente de lui voler son tour sur un coup franc (77'). Notre Lisandro magnifique a du talent et de multiples visages. Et parfois comme hier, celui du petit enfant de la pub Ligue 1 de Canal Plus.
Les remplaçants :
Pied, non noté : Sans toutefois parvenir à imprimer de sa présence sur le côté gauche, il a osé quelques tirs insolents. Trop peu pour qu'on les retienne. Affaire à suivre...
Makoun, non noté : "Respect" a vociféré un panneau publicitaire derrière la cage de Schalke 04 durant toute la seconde mi-temps. Jean n'en inspire pourtant toujours pas auprès du public de Gerland. Sifflé dès son arrivée à la 85', puis resifflé au moment de faillir à l'entrée de la surface quelques minutes plus tard, le milieu repart une nouvelle fois avec sa cagoule de Kenny South Park sur la tête. C'est moche, parce que je l'aime moi mon Makoun.
Kallström, non noté : Il surgit à la 88' en remplacement de Briand pour un remaniement discret en 442 et un renforcement en deuxième ligne. Enfin, je crois, car à vrai dire, on ne verra pas beaucoup Kim par la suite.
Les titulaires :
Lloris, 10/10 : Vous l'avez vu contrer l'assaut de Farfan (11') de la plus belle façon et l'avez reconnu une nouvelle fois comme le meilleur Lyonnais du match ? Vous pensez cependant qu'il ne mérite pas une Nadia Comaneci 1976 ? C'est que vous vous contentez de bien peu et n'avez su observer attentivement le miracle se produire. Oui. Hugo a réussi un dégagement sur un avant-centre (90'+3). Oui. Une passe qui aurait pu être décisive, que je vous dis.
Réveillère, 7/10 : Relativement peu sollicité et percutant sur son couloir droit, Anthony a toutefois délivré une copie plus que correcte. Dire que sa carrière était encore sérieusement compromise il y a une année, en raison d'une grave blessure. Je n'ai pas de gag idiot à faire sur lui aujourd'hui. Il rassure vraiment et fait plaisir à voir. J'aimerais en dire autant de chaque membre de l'équipe.
Diakhaté, 8/10 : Pape a un style archi décontracté (un peu trop parfois) mais ça s'arrête là. Pape est en effet un "dur sur l'homme". Il a fait subir 1h30 de supplice au malheureux Huntelaar et détruit tous les espoirs de Raul de percer le côté droit lyonnais. Pape n'a aussi pas cessé de rappeler ses co-équipiers à l'ordre parce que Pape veut que le bordel en défense cesse. Pape est, je crois, d'ores et déjà un défenseur "central" pour l'équipe.
Lovren, 8/10 : Deux matchs consécutifs ne permettent pas de tirer des conclusions sur son avenir au sein de l'OL, Claude Puel ayant été contraint de faire de lui un titulaire. Et pourtant, il va bien falloir un moment ou un autre reconnaître que Dejan est un défenseur efficace. En véritable nazgul, il s'est peu montré, ou du moins aux caméras de TF1, sans pour autant rechigner les duels qu'il avait à mener en compensation des petits couacs de son voisin, Koloziejczak.
Kolodziejczak, 5/10 : Un brin importuné par Farfan et un tantinet intimidé par l'enjeu d'une Ligue des Champions, peut-être ? Qu'en a pensé Aly Cissokho ?
Gourcuff, 7.5/10 : Yo n'a pas encore le statut de danseur étoile sur le terrain mais accepte avec beaucoup de fierté le travail alimentaire de douanier en attendant de enfin pouvoir marquer son premier but. Chtong, chtong, chtong. C'est simple, pas un ballon n'a pu franchir le poste frontière de la ligne médiane sans qu'il ne le valide du pied. Vous la sentez comme moi cette Gourcuff-dépendance qui s'installe peu à peu ?
Toulalan, 8/10 : Mon joueur de bilboquet préféré revient sans vraiment crier gare à son meilleur niveau et à son poste de prédilection, le milieu défensif. De bon augure pour l'OL et l'équipe de France. Mais n'allons pas trop vite en besogne. Sait-on jamais, il pourrait être tenté prématurément par de nouveaux dépannages en défense centrale. A noter : sa jolie Puyi d'Amour qui ne trouvera malheureusement pas le chemin du filet (78').
Pjanic, 8/10 : Petit Miralem devriendra grand, pourvu que ses coups francs et corners prennent vie. Mais les ignorez en attendant, je tiens pour moi que c'est connerie, car de les rattraper à la comparaison d'avec ceux de Gourcuff, il n'est pas trop certain...
Briand, 7.5/10 : Vous me trouvez culottée de le noter comme Gourcuff ? Certes, il s'est mis à de nombreuses reprises horsjeu et a peiné à trouver ses partenaires dans la surface comme sur cette envolée lyrique à la 56', parce que trop en avance et donc en retard. Il n'empêche. Il a une nouvelle fois donné de sa personne. J'en veux pour preuve l'incident de la clavicule et surtout cette vilaine main du gardien allemand Neuer sur son "courage" (62').
Bastos, 9/10 : Michou a sans aucun doute resassé tout le week end sa frappe manquée contre Valenciennes samedi soir dernier. Seul vértiable attaquant lyonnais a avoir été en pleine possession de ses moyens pour marquer, l'ailier a rapidement compris que le trop peu expérimenté défenseur de Shalke, Moritz, était un tapas à avaler vite fait sur le pouce. Et hop, il signe le but du soulagement (20') pour son équipe par un malicieux lob, avant de s'encaster crânement au fond du filet sur le glissant et taclant Höwedes.
Lopez, 5/10 : 52, 75, 78, 81, 90+2. Nan. Oubliez ses coordonnées de Blackberry (je les garde pour moi). Ce que vous venez de lire sont les minutes de match correspondant à toutes ses tentatives de but avortées. En a-t-il été fustré ? Oh que oui. Ce n'était pas une raison toutefois pour qu'il mendie le ballon auprès de Pjanic de la sorte et tente de lui voler son tour sur un coup franc (77'). Notre Lisandro magnifique a du talent et de multiples visages. Et parfois comme hier, celui du petit enfant de la pub Ligue 1 de Canal Plus.
Les remplaçants :
Pied, non noté : Sans toutefois parvenir à imprimer de sa présence sur le côté gauche, il a osé quelques tirs insolents. Trop peu pour qu'on les retienne. Affaire à suivre...
Makoun, non noté : "Respect" a vociféré un panneau publicitaire derrière la cage de Schalke 04 durant toute la seconde mi-temps. Jean n'en inspire pourtant toujours pas auprès du public de Gerland. Sifflé dès son arrivée à la 85', puis resifflé au moment de faillir à l'entrée de la surface quelques minutes plus tard, le milieu repart une nouvelle fois avec sa cagoule de Kenny South Park sur la tête. C'est moche, parce que je l'aime moi mon Makoun.
Kallström, non noté : Il surgit à la 88' en remplacement de Briand pour un remaniement discret en 442 et un renforcement en deuxième ligne. Enfin, je crois, car à vrai dire, on ne verra pas beaucoup Kim par la suite.
Lisandro Lopez, durant 90 minutes non-stop, les yeux écarquillés, les sourcils en demi-lune et les rides au front. Rhôôô, poutous, poutous. Pas grave, ça ira mieux demain.
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lundi 13 septembre 2010
Olympique Lyonnais face à Valenciennes FC : Les notes
En l'absence (momentanée, je l'espère) de la Gones Académie, je vais m'essayer pour la première fois sur ces pages, au raffiné et très objectif exercice de la notation de joueurs.
Pobrecito Olympique de Lyon. Après quatre premiers matches de Ligue 1 décevants, la rencontre de samedi dernier (11 septembre) contre Valenciennes aurait dû être celle de la réconcilation des Lyonnais avec la victoire et les supporters. Il n'en sera rien. De tonitruants «Puel démission» sont tombés en rafales depuis les tribunes de Gerland. La faute à une seconde mi-temps brouillone, conclue sur un nul (1-1), alors que la première avait pourtant si bien commencé...
Lloris, 9/10 : Rien à redire sur la prestation de mon chouchou préféré. Il a réalisé une performance parfaite en montrant tout l'éventail de ses talents. Claquette d'enfer, arrêt en posture de bébé crevette, monstueuse parade du pied droit et même un dégagement pas trop moche, mais évidemment foirée à la réception par je ne sais plus qui. La canonisation médiatique de Lloris étant faite, on ne va pas quand même oser réclamer à son niveau que ses relances deviennent des passes décisives, hein ?
Réveillère, 8/10 : Heureusement qu'il déclare dans le Progrès ne pas revendiquer un poste d’aboyeur au sein du groupe ! Quel autorité ! Je n'ai pas le souvenir cette année d'avoir vu le latéral droit tenir son couloir d'une telle main de fer, tant sur le plan offensif que défensif. Et sans prendre un carton, s'il vous plaît ! Le voir hurler sur ses co-équipiers ne se plaçant pas comme il veut pour recevoir ses touches, aura été un pur régal.
Diakhaté, 7/10 : Je ne peux décemment accorder un 8 à la toute nouvelle recrue lyonnaise, en raison de ses ballons perdus (bien que très rares), surtout en début de match. Je reconnais toutefois sans peine qu'il a apporté pour sa première titularisation, une stabilité en charnière et un soutien indiscutable aux attaquants (il est à l'origine du but, non ?). Pape, de son prénom, me rappelle par son attitude, ma pin-up de poster favorite, Xavi. Le genre taiseux qui pratique un foot paternel et élégant, les mains dans les poches, style auquel je suis particulièrement sensible. Je sens que je vais l'aimer très vite celui-là s'il continue...
Gonalons, 7/10 : Son association avec Gourcuff et les défenseurs semblent de plus en plus fonctionner, à l'exception de son manque de réactivité devant le but, face à Bong qui n'aura eu qu'à pousser de la tête. Il se montre si sage depuis le début de la saison, j'en viendrais presque à oublier qu'il attirait encore il y a peu les cartons jaunes tel un Canicrotte. Match rassurant dans l'ensemble même si, je le crains, on n'a pas fini d'en baver avec les turn-over de milieux défensifs chez les Lyonnais.
Bastos, Pjanic, Gomis, non notés : Leurs entrées respectives n'auront pas apporté grand-chose, au contraire. Il semblerait qu'elles aient contribué à la confusion qui s'est graduellement installée sur le terrain. Timbi (Gomis) et Mira (Pjanic) étant à la rue, seul Bastos parviendra à tenter une ultime Micheline Dax sur le côté gauche à la 90+3. Sans succès. Il en pleurera (voir photo) à chaudes larmes dans les bras de Gourcuff, quelques instants plus tard. Nous aussi.
Ah ça va, ça va, je parlais des "chaudes larmes" pas "des bras de Gourcuff"...
"Hé, viens là, viens avec moi, ne pars pas sans moi. Oh-oh, viens là, reste là, ne pars sans moi. Et tu prends tes vêtements, tu les mets sur toi. Et cette nuit dans ce lit, tu es si jolie-ie-ie."
Pobrecito Olympique de Lyon. Après quatre premiers matches de Ligue 1 décevants, la rencontre de samedi dernier (11 septembre) contre Valenciennes aurait dû être celle de la réconcilation des Lyonnais avec la victoire et les supporters. Il n'en sera rien. De tonitruants «Puel démission» sont tombés en rafales depuis les tribunes de Gerland. La faute à une seconde mi-temps brouillone, conclue sur un nul (1-1), alors que la première avait pourtant si bien commencé...
Les titulaires :
Lloris, 9/10 : Rien à redire sur la prestation de mon chouchou préféré. Il a réalisé une performance parfaite en montrant tout l'éventail de ses talents. Claquette d'enfer, arrêt en posture de bébé crevette, monstueuse parade du pied droit et même un dégagement pas trop moche, mais évidemment foirée à la réception par je ne sais plus qui. La canonisation médiatique de Lloris étant faite, on ne va pas quand même oser réclamer à son niveau que ses relances deviennent des passes décisives, hein ?
Réveillère, 8/10 : Heureusement qu'il déclare dans le Progrès ne pas revendiquer un poste d’aboyeur au sein du groupe ! Quel autorité ! Je n'ai pas le souvenir cette année d'avoir vu le latéral droit tenir son couloir d'une telle main de fer, tant sur le plan offensif que défensif. Et sans prendre un carton, s'il vous plaît ! Le voir hurler sur ses co-équipiers ne se plaçant pas comme il veut pour recevoir ses touches, aura été un pur régal.
Diakhaté, 7/10 : Je ne peux décemment accorder un 8 à la toute nouvelle recrue lyonnaise, en raison de ses ballons perdus (bien que très rares), surtout en début de match. Je reconnais toutefois sans peine qu'il a apporté pour sa première titularisation, une stabilité en charnière et un soutien indiscutable aux attaquants (il est à l'origine du but, non ?). Pape, de son prénom, me rappelle par son attitude, ma pin-up de poster favorite, Xavi. Le genre taiseux qui pratique un foot paternel et élégant, les mains dans les poches, style auquel je suis particulièrement sensible. Je sens que je vais l'aimer très vite celui-là s'il continue...
Pape Diakhaté à l'entraînement le 9 septembre 2010... Oh ben, salut toi.
Lovren, 6/10 : Cette relative mauvaise note au regard des autres, ne reflète pas tout le bien que j'ai pensé de son match. Il a tenu bon, en dépit de fautes d'inattention, d'une baisse de régime palpable en seconde mi-temps et de sa responsabilité sur le but et les trop nombreuses occasions concédés aux Valenciennois. Il paie sans aucun doute son manque de temps de jeu la saison dernière. Les raisons de sa non-titularisation quasi systématique restent un mystère pour moi. Il tire la tronche, ne parle pas bien français, mais il parvient à se mettre en position pour marquer de la tête (55e). Alors quoi ?
Kolodziejczak, 6/10 : Thimothée, soit le quatrième pilier du "grand carré de feu" proposé durant 40 bonnes minutes par Réveillère et les ailiers Briand et Pied. Il s'est montré nettement plus intreprenant et convaincant que Aly (qu'il remplace pour blessures) depuis le début du championnat. Dommage qu'il ait fini par trouer sévéremment. Fatigue, manque de préparation, d'expérience (il n'a que 18 ans) ? Il n'est pas certain qu'on le revoie jouer souvent. D'autant qu'il a tendance à agripper méchamment ses petites griffes sur les maillots des adversaires, le vilain. Pas bien.
Kolodziejczak, 6/10 : Thimothée, soit le quatrième pilier du "grand carré de feu" proposé durant 40 bonnes minutes par Réveillère et les ailiers Briand et Pied. Il s'est montré nettement plus intreprenant et convaincant que Aly (qu'il remplace pour blessures) depuis le début du championnat. Dommage qu'il ait fini par trouer sévéremment. Fatigue, manque de préparation, d'expérience (il n'a que 18 ans) ? Il n'est pas certain qu'on le revoie jouer souvent. D'autant qu'il a tendance à agripper méchamment ses petites griffes sur les maillots des adversaires, le vilain. Pas bien.
Feuille de match, courtesy of kiplé.fr
Gonalons, 7/10 : Son association avec Gourcuff et les défenseurs semblent de plus en plus fonctionner, à l'exception de son manque de réactivité devant le but, face à Bong qui n'aura eu qu'à pousser de la tête. Il se montre si sage depuis le début de la saison, j'en viendrais presque à oublier qu'il attirait encore il y a peu les cartons jaunes tel un Canicrotte. Match rassurant dans l'ensemble même si, je le crains, on n'a pas fini d'en baver avec les turn-over de milieux défensifs chez les Lyonnais.
Gourcuff, 8/10 : Yo revient à son meilleur niveau, dit-on. Moi je le trouve déjà très bon. Il s'est littéramment emparé de deux bon tiers du terrain où il a pu observé avant tout le monde à quel point Valenciennes remplissait tous les espaces laissés bien trop vacants par ses collègues. Il s'est arraché pour combler les trous, a executé quelques coups francs et corners à faire frémir. L'axe du mâle (avec Lopez et Diakhaté) promet, on se réjouit. Seul hic, les plombes qu'il met à frapper ses coups de pied arrêtés. 10 petits pas sur place, oui, c'est chou, mais 20, c'est un non catégorique. Surtout en se frottant des mains moites sur les cuisses, mains qui ne sont pas censées servir dans ce sport.
Toulalan, 5/10 : Je lui donne la plus mauvaise note. Pourtant, dieu sait s'il n'a pas besoin d'être plus accablé plus qu'il ne l'est déjà. En dépit d'une prestation correcte, le "meilleur milieu défensif français" m'a paru un peu affaibli dans son positionnement un peu inhabituel et à priori imprévu devant Gourcuff (qui a dézoné allégremment, il est vrai). Après un mois peu probant en défense central, il ne manquerait que la Toule pêche au poste qui lui a valu le plus de succès.
Toulalan, 5/10 : Je lui donne la plus mauvaise note. Pourtant, dieu sait s'il n'a pas besoin d'être plus accablé plus qu'il ne l'est déjà. En dépit d'une prestation correcte, le "meilleur milieu défensif français" m'a paru un peu affaibli dans son positionnement un peu inhabituel et à priori imprévu devant Gourcuff (qui a dézoné allégremment, il est vrai). Après un mois peu probant en défense central, il ne manquerait que la Toule pêche au poste qui lui a valu le plus de succès.
Pied, 8/10 : La facilité voudrait que je lui attribue une aussi bonne note que Lloris, mais non, je ne cèderai pas à la tentation de crier au génie. Auteur d'un superbe but de la tête (78e), vif, inventif et plein de bravitude, il doit selon moi rassurer par quelques prestations supplémentaires du même acabit.
Briand, 8/10 : Le monde du foot est ainsi fait que l'on remarque peu ceux qui ne marquent pas, surtout lorsqu'ils sont attaquants. Jimmy appartient malheureusement à cette catégorie. Et pourtant. Une relecture du match permettrait de voir à quel point il a été impliqué sur la quasi totalité des bons coups réalisés. On peut déplorer la faiblesse de son pressing, il est pourtant selon moi l'un des seuls avec Gourcuff à s'être montré totalement disponible et n'avoir jamais baisé en intensité. Longue vie aux porteurs d'eau. Ce n'est pas de faute si Kolo n'a pu entendre ou voir ses appels desespérés dans la profondeur.
Briand, 8/10 : Le monde du foot est ainsi fait que l'on remarque peu ceux qui ne marquent pas, surtout lorsqu'ils sont attaquants. Jimmy appartient malheureusement à cette catégorie. Et pourtant. Une relecture du match permettrait de voir à quel point il a été impliqué sur la quasi totalité des bons coups réalisés. On peut déplorer la faiblesse de son pressing, il est pourtant selon moi l'un des seuls avec Gourcuff à s'être montré totalement disponible et n'avoir jamais baisé en intensité. Longue vie aux porteurs d'eau. Ce n'est pas de faute si Kolo n'a pu entendre ou voir ses appels desespérés dans la profondeur.
Lopez, 6/10 : Comme tout le monde semble vouloir le rappeler, il n'est pas encore au sommet de sa forme. Et les rumeurs et polémiques concernant ses kilos en trop, ses embrouilles avec coach Puel et son possible départ du club de continuer d'aller bon train. J'étais pour ma part à des années lumière de toutes ces considérations ce samedi, tant j'ai eu l'impression de le découvrir, enfin, et pour la première fois. Je suis absolument fascinée par le sens du placement et de l'entre-jeu de ce grand "dézoneur" devant l'éternel. Malgré son manque de terrain depuis mai, sa présence a été cruciale pour l'équipe. Je ne sais pas pour vous mais je suspecte sa sortie d'avoir provoqué la grosse débandade dans les rangs en seconde période.
Les remplaçants :
Bastos, Pjanic, Gomis, non notés : Leurs entrées respectives n'auront pas apporté grand-chose, au contraire. Il semblerait qu'elles aient contribué à la confusion qui s'est graduellement installée sur le terrain. Timbi (Gomis) et Mira (Pjanic) étant à la rue, seul Bastos parviendra à tenter une ultime Micheline Dax sur le côté gauche à la 90+3. Sans succès. Il en pleurera (voir photo) à chaudes larmes dans les bras de Gourcuff, quelques instants plus tard. Nous aussi.
Ah ça va, ça va, je parlais des "chaudes larmes" pas "des bras de Gourcuff"...
"Hé, viens là, viens avec moi, ne pars pas sans moi. Oh-oh, viens là, reste là, ne pars sans moi. Et tu prends tes vêtements, tu les mets sur toi. Et cette nuit dans ce lit, tu es si jolie-ie-ie."
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mercredi 7 juillet 2010
J'étais à Paris pour assister à l'Open EDF...
.. d'où j'ai ramené des photos, des souvenirs et quelques considérations nouvelles sur les pièces montées.
Vendredi 26 juin 2010, aux environs de 18 heures.
Je suis au Lagardère Paris Racing, en plein Bois de Boulogne, et j'ose à peine faire le calcul. Il y a au moins cinq heures et demie que je me trouve assise sur le même siège et sous un soleil torve, à mitrailler la piscine de la Croix Catelan avec un modeste Panasonic Lumix. Je ne le sais pas encore mais je serai sévérement punie de cet excès de zèle par de ridicules marques asymétriques de bronzage et une insolation.
La finale hommes du 100 mètres nage libre, épreuve reine de cet Open EDF, va commencer dans quelques minutes. Pourtant son enjeu sportif au regard des imminents championnats d'Europe et des Etats-Unis, n'est que relatif comme ne cesseront de le répéter les athlètes concernés. Que suis-je donc venue chercher ici au juste ? De quoi compiler crânement quelques prises de vue auxquelles je n'aurai, pour une fois, pas à apposer de copyright ? Ce sont mes voisins et voisines de gradin qui me rappelent les raisons de ma présence, par les cris qu'ils poussent pour accompagner l'arrivée de la star du week-end devant les starting-blocks : l'octuple médaillé olympique et "meilleur nageur de tous les temps", Michael Fred Phelps.
Il est certain que je n'aurai guère l'occasion de le revoir en chair et en os de sitôt. Tout comme Amaury Leveaux d'ailleurs, ou encore Frédérick Bousquet, Aurore Mongel, Coralie Balmy, Alain Bernard, Fabien Gilot, Mark Gangloff, Therese Alshammar, Cesar Cielo, Felicia Lee et tant d'autres noms dans le vent, qui composent le plateau très relevé de cette 4ème édition du meeting parisien. L'ambitieux team Lagardère aura mis les bouchées doubles (et la pécune nécessaire) pour réunir l'équivalent de 300 nageurs de haut niveau dans le décor chicissime quoique exigu de la Croix Catelan. Et si l'on en croit le ramdam médiatique et la fréquentation du public, ses efforts pour se positionner dans le calendrier ingrat de la natation mondial, semblent se montrer de plus en plus probants.
Je suis donc chanceuse d'avoir déboursé seulement 40€ pour assister à un tel événement et tout particulièrement ce 100 mètres. Je ne peux m'empêcher cependant de songer à l'étrange artificialité et l'ironie de la situation.
La course va effectivement quelque peu surprendre par son résultat. A ce moment de la journée, tout le monde sait déjà que l'on ne verra rien de la pièce montée prévendue à coups de pubs depuis des semaines, le duel Phelps-Bernard. Le premier s'est qualifié in extremis durant les séances du matin, le second, éliminé, ne participe pas à la course. Restent Cesar Cielo et Frédérick Bousquet, rivaux depuis de toujours mais néanmoins partenaires d'entraînement sur sol américain. L'ennui est que Fabien Gilot et le jeune prodige Yannick Agnel vont se montrer bien meilleurs et décrocher les médailles d'or et d'argent. On peut retorquer que la logique de la compétition aura seulement suivi son cours et que les stars masculines du sprint, gloires des J.O. de Pékin (Leveaux, Bousquet, Cielo, Bernard), sont aujourd'hui fatiguées, sinon en plein doute quant à leur avenir. Vieux refrain sportif. On peut aussi imaginer que ces même stars masculines du sprint continuent de payer encore aujourd'hui le scandale FINA du tout polyuréthane dont ils auront été les principaux acteurs. Ce grand tube planétaire de l'été 2009, que personne n'est parvenu à totalement oublier.
Quelques moments-clés du 100 mètres nage libre hommes en images. Cliquez sur les photos pour les aggrandir :

Elle, porte les cheveux lisses et le décolleté plongeant, lui, se frotte les mains ? Sophie Kamoun et Christophe Bureau pour Eurosport France, absolument à la pointe des nouvelles technologies du commentaire sportif.

Podium express pour les trois médaillées du 200 dos, Elisabeth Simmonds, Liz Pelton et Alexianne Castel. Tout le monde a en effet déjà les yeux rivés sur le grand l'écran où l'on aperçoit Michael Phelps et son foutu casque, sortant de la chambre d'appel.

En tribune, Alain Bernard vient d'avoir une étincelle en réalisant que son amie Coralie Balmy est décidement très gracieuse lorsqu'elle se passe une mèche derrière l'oreille.

Plus encore que le drapeau espagnol et la hola, je trouve le son du vuvuzela très photogénique.

Le jeune homme du milieu grimace non pas parce que je viens de le prendre en photo, mais parce que je lui ai bouché la vue au moins 2 minutes pour le faire.

Ah oui, le petit coup de serviette éponge. Que l'agence Octagon qui gère l'image de Phelpsie depuis ses grands débuts médiatiques en 2002, se rassure. Les tics et rituels d'avant-course de leur poulain ne lassent pas et titillent toujours autant l'imaginaire...

Les culs de bouteille de Cesar Cielo aussi...

Tant de jolies créatures à observer sur les plots de départ d'un 100 mètres nage libre hommes... 8 nageurs font 8 bonnes raisons d'allonger son zoom d'appareil photo et de se perdre en rêveries sur la beauté du genre masculin. En attendant, c'est ici que la course va se jouer, entre les lignes d'eau 3, 4 et 5...

A vos marques...

Phelpsie et Cesar, ici au premier plan, semblent mener la barque au premier 50...

... mais il n'en sera rien. Il était écrit dès le virage que ces deux-là (Fabien Gilot et Yannick Agnel), comme celui que l'on ne voit pas à l'image (Nathan Adrian), l'emporteraient.

Bien que bon dernier de la course, Phelpsie a réservé à votre très humble le meilleur pour la faim...

...sans oublier un énième petit tour devant les caméras des journalistes.

Chou, hein, ce podium avec les grenouilles en peluche ? D'accord, le choix de l'animal comme mascotte est sacrément bateau. En puis bon, oui, le concept a été piqué aux Internationaux de Rome 2009.

La presse ne lâchera pas Yannick Agnel de tout le meeting. A raison. Ce n'est en effet pas tous les jours que l'on a la chance d'assister à l'éclosion d'une graine de champion, qui plus est si généreux dans ses sourires et ses déclarations enjouées.

On se frotte les mains, on porte les cheveux lisses et le décolleté plongeant, version commentaire politique. C'est donc ça le secret pour passer à la télé ? Bigre, j'avais jamais remarqué. Expliquez-moi Rama Yade...
Pour revoir la course en vidéo dans sa version eurosport.fr, c'est ici. Pas de code embed malheureusement...
Bonus photos en vrac, prises sur les deux jours de l'événement. Parce qu'il y avait effectivement du beau monde :

Aurore Mongel même de loin, c'est joli sur fond turquoise.

J'y ai mis du temps mais je suis très fière d'être parvenue à saisir Kim Vandenberg (à gauche) dans sa posture de chatte papillon.

Non non, Therese Alshammar n'est pas en train de faire sécher une manucure française mais se prépare bel et bien pour le 50 mètres pap... qu'elle va remporter en 25"76.

Normalement toutes les filles crient dès qu'elles voient le blond Roland Schoeman. Alors ? Chhhh, pas si fort.

Le dernier tatouage costal de Frédérick Bousquet est franchement sublime.

J'ai une petite idée de ce qui a fait marrer Laure Manaudou pendant 10 minutes mais je n'en dirai rien.

La toute jeune retraitée Malia Metella s'est amusée à distraire la foule béate en les abreuvant d'autographes.

Ici la présidente du Lagardère Racing, Christine Caron. Et rond et rond petit patapon.

Assurément le service trois étoiles avec William Meynard.

Vous ne me croyiez pas mais j'ai là la preuve du phénomène de polnarévolution instantanée de Philippe Lucas.

Ici Franck Esposito. Oh oh oh. Je sais, moi aussi j'ai envie de simuler une noyade tout subitement.

Je me suis retrouvée une heure plus tard nez à nez avec lui, le grand boss des entraîneurs français, Lionel Horter. Cet homme m'impressionne tellement, je n'ai même pas osé lui dire bonjour.

Michael Phelps avec son serre-tête de fashion vic et son foutu casque. A ses côtés, en polo bleu foncé, son truculent mentor Bob Bowman, "Buzzkillah" pour les intimes.

Le chlore semble procurer à Mark Gangloff une texture cutanée de bébé chamallow. Soupir.

L'indéboulonnable Jacco Verhaeren (à gauche, torse nu, avec le badge bleu). Beaucoup l'ont oublié, à tort, depuis les J.O. de Sydney, moment où il entraînait encore les stars mondiales VDH et Inge de Bruijn.

Cette pitchoune de Liz Pelton.

Mon appareil photo et moi-même, enfin seuls ou presque avec Cesar Cielo. Sans les culs de bouteille qui lui servent de lunettes.

Alain Bernard, nom de dieu ! Je rêve ou lui et ses potes m'ont repérée ? Ouais, je dois rêver...
That's all folks !
Vendredi 26 juin 2010, aux environs de 18 heures.
Je suis au Lagardère Paris Racing, en plein Bois de Boulogne, et j'ose à peine faire le calcul. Il y a au moins cinq heures et demie que je me trouve assise sur le même siège et sous un soleil torve, à mitrailler la piscine de la Croix Catelan avec un modeste Panasonic Lumix. Je ne le sais pas encore mais je serai sévérement punie de cet excès de zèle par de ridicules marques asymétriques de bronzage et une insolation.
La finale hommes du 100 mètres nage libre, épreuve reine de cet Open EDF, va commencer dans quelques minutes. Pourtant son enjeu sportif au regard des imminents championnats d'Europe et des Etats-Unis, n'est que relatif comme ne cesseront de le répéter les athlètes concernés. Que suis-je donc venue chercher ici au juste ? De quoi compiler crânement quelques prises de vue auxquelles je n'aurai, pour une fois, pas à apposer de copyright ? Ce sont mes voisins et voisines de gradin qui me rappelent les raisons de ma présence, par les cris qu'ils poussent pour accompagner l'arrivée de la star du week-end devant les starting-blocks : l'octuple médaillé olympique et "meilleur nageur de tous les temps", Michael Fred Phelps.
Il est certain que je n'aurai guère l'occasion de le revoir en chair et en os de sitôt. Tout comme Amaury Leveaux d'ailleurs, ou encore Frédérick Bousquet, Aurore Mongel, Coralie Balmy, Alain Bernard, Fabien Gilot, Mark Gangloff, Therese Alshammar, Cesar Cielo, Felicia Lee et tant d'autres noms dans le vent, qui composent le plateau très relevé de cette 4ème édition du meeting parisien. L'ambitieux team Lagardère aura mis les bouchées doubles (et la pécune nécessaire) pour réunir l'équivalent de 300 nageurs de haut niveau dans le décor chicissime quoique exigu de la Croix Catelan. Et si l'on en croit le ramdam médiatique et la fréquentation du public, ses efforts pour se positionner dans le calendrier ingrat de la natation mondial, semblent se montrer de plus en plus probants.
Je suis donc chanceuse d'avoir déboursé seulement 40€ pour assister à un tel événement et tout particulièrement ce 100 mètres. Je ne peux m'empêcher cependant de songer à l'étrange artificialité et l'ironie de la situation.
La course va effectivement quelque peu surprendre par son résultat. A ce moment de la journée, tout le monde sait déjà que l'on ne verra rien de la pièce montée prévendue à coups de pubs depuis des semaines, le duel Phelps-Bernard. Le premier s'est qualifié in extremis durant les séances du matin, le second, éliminé, ne participe pas à la course. Restent Cesar Cielo et Frédérick Bousquet, rivaux depuis de toujours mais néanmoins partenaires d'entraînement sur sol américain. L'ennui est que Fabien Gilot et le jeune prodige Yannick Agnel vont se montrer bien meilleurs et décrocher les médailles d'or et d'argent. On peut retorquer que la logique de la compétition aura seulement suivi son cours et que les stars masculines du sprint, gloires des J.O. de Pékin (Leveaux, Bousquet, Cielo, Bernard), sont aujourd'hui fatiguées, sinon en plein doute quant à leur avenir. Vieux refrain sportif. On peut aussi imaginer que ces même stars masculines du sprint continuent de payer encore aujourd'hui le scandale FINA du tout polyuréthane dont ils auront été les principaux acteurs. Ce grand tube planétaire de l'été 2009, que personne n'est parvenu à totalement oublier.
Quelques moments-clés du 100 mètres nage libre hommes en images. Cliquez sur les photos pour les aggrandir :

Elle, porte les cheveux lisses et le décolleté plongeant, lui, se frotte les mains ? Sophie Kamoun et Christophe Bureau pour Eurosport France, absolument à la pointe des nouvelles technologies du commentaire sportif.

Podium express pour les trois médaillées du 200 dos, Elisabeth Simmonds, Liz Pelton et Alexianne Castel. Tout le monde a en effet déjà les yeux rivés sur le grand l'écran où l'on aperçoit Michael Phelps et son foutu casque, sortant de la chambre d'appel.

En tribune, Alain Bernard vient d'avoir une étincelle en réalisant que son amie Coralie Balmy est décidement très gracieuse lorsqu'elle se passe une mèche derrière l'oreille.

Plus encore que le drapeau espagnol et la hola, je trouve le son du vuvuzela très photogénique.

Le jeune homme du milieu grimace non pas parce que je viens de le prendre en photo, mais parce que je lui ai bouché la vue au moins 2 minutes pour le faire.

Ah oui, le petit coup de serviette éponge. Que l'agence Octagon qui gère l'image de Phelpsie depuis ses grands débuts médiatiques en 2002, se rassure. Les tics et rituels d'avant-course de leur poulain ne lassent pas et titillent toujours autant l'imaginaire...

Les culs de bouteille de Cesar Cielo aussi...

Tant de jolies créatures à observer sur les plots de départ d'un 100 mètres nage libre hommes... 8 nageurs font 8 bonnes raisons d'allonger son zoom d'appareil photo et de se perdre en rêveries sur la beauté du genre masculin. En attendant, c'est ici que la course va se jouer, entre les lignes d'eau 3, 4 et 5...

A vos marques...

Phelpsie et Cesar, ici au premier plan, semblent mener la barque au premier 50...

... mais il n'en sera rien. Il était écrit dès le virage que ces deux-là (Fabien Gilot et Yannick Agnel), comme celui que l'on ne voit pas à l'image (Nathan Adrian), l'emporteraient.

Bien que bon dernier de la course, Phelpsie a réservé à votre très humble le meilleur pour la faim...

...sans oublier un énième petit tour devant les caméras des journalistes.

Chou, hein, ce podium avec les grenouilles en peluche ? D'accord, le choix de l'animal comme mascotte est sacrément bateau. En puis bon, oui, le concept a été piqué aux Internationaux de Rome 2009.

La presse ne lâchera pas Yannick Agnel de tout le meeting. A raison. Ce n'est en effet pas tous les jours que l'on a la chance d'assister à l'éclosion d'une graine de champion, qui plus est si généreux dans ses sourires et ses déclarations enjouées.

On se frotte les mains, on porte les cheveux lisses et le décolleté plongeant, version commentaire politique. C'est donc ça le secret pour passer à la télé ? Bigre, j'avais jamais remarqué. Expliquez-moi Rama Yade...
Pour revoir la course en vidéo dans sa version eurosport.fr, c'est ici. Pas de code embed malheureusement...
Bonus photos en vrac, prises sur les deux jours de l'événement. Parce qu'il y avait effectivement du beau monde :

Aurore Mongel même de loin, c'est joli sur fond turquoise.

J'y ai mis du temps mais je suis très fière d'être parvenue à saisir Kim Vandenberg (à gauche) dans sa posture de chatte papillon.

Non non, Therese Alshammar n'est pas en train de faire sécher une manucure française mais se prépare bel et bien pour le 50 mètres pap... qu'elle va remporter en 25"76.

Normalement toutes les filles crient dès qu'elles voient le blond Roland Schoeman. Alors ? Chhhh, pas si fort.

Le dernier tatouage costal de Frédérick Bousquet est franchement sublime.

J'ai une petite idée de ce qui a fait marrer Laure Manaudou pendant 10 minutes mais je n'en dirai rien.

La toute jeune retraitée Malia Metella s'est amusée à distraire la foule béate en les abreuvant d'autographes.

Ici la présidente du Lagardère Racing, Christine Caron. Et rond et rond petit patapon.

Assurément le service trois étoiles avec William Meynard.

Vous ne me croyiez pas mais j'ai là la preuve du phénomène de polnarévolution instantanée de Philippe Lucas.

Ici Franck Esposito. Oh oh oh. Je sais, moi aussi j'ai envie de simuler une noyade tout subitement.

Je me suis retrouvée une heure plus tard nez à nez avec lui, le grand boss des entraîneurs français, Lionel Horter. Cet homme m'impressionne tellement, je n'ai même pas osé lui dire bonjour.

Michael Phelps avec son serre-tête de fashion vic et son foutu casque. A ses côtés, en polo bleu foncé, son truculent mentor Bob Bowman, "Buzzkillah" pour les intimes.

Le chlore semble procurer à Mark Gangloff une texture cutanée de bébé chamallow. Soupir.

L'indéboulonnable Jacco Verhaeren (à gauche, torse nu, avec le badge bleu). Beaucoup l'ont oublié, à tort, depuis les J.O. de Sydney, moment où il entraînait encore les stars mondiales VDH et Inge de Bruijn.

Cette pitchoune de Liz Pelton.

Mon appareil photo et moi-même, enfin seuls ou presque avec Cesar Cielo. Sans les culs de bouteille qui lui servent de lunettes.

Alain Bernard, nom de dieu ! Je rêve ou lui et ses potes m'ont repérée ? Ouais, je dois rêver...
That's all folks !
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jeudi 1 avril 2010
Hors-jeu, point net ? Pas tant que ça

Comme quoi, le gouguelage intensif finit toujours par payer. Ai découvert pas plus tard que cet après-midi, le providentiel site Horsjeu.net, soit un repère de bloggeurs français dévolus à la chose foot, dans la lignée des So Foot et autres Cahiers du Football (auxquels ils sont par ailleurs hypertextement liés).
Que dire des Hors Jeu, sinon qu'ils sont sponsorisés (par Betfair ? mouais), obsédés, méchants, brillants et terriblement efficaces ? Allez-y. Vous m'en direz des nouvelles. Pour ma part, je donne bac à fleurs (des roses rouges) + 20 avec mention, au rédacteur Le stagiaire live pour sa plume drôle à s'en noircir le cul. Pourvu que ça dure.
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jeudi 11 mars 2010
Hugo Lloris, l'ami public numéro un

Eh oui. L'Equipe de France disputera la Coupe de Monde de football en juin prochain. Passera-t-elle, ne serait-ce que la première phase éliminatoire ? On peut encore y croire, naïvement, et faire l'impasse sur ces quatre années de déroute conclues in extremis par le «manus ex machina» que l'on sait. Supporters et experts, eux, ne le peuvent pas. Cela fait bien trop longtemps qu'ils n'ont plus les yeux dans les Bleus, qu'ils réclament en vain la tête de l'entraîneur national Raymond Domenech, en échange de quelque chose qui pourrait ressembler à une cohésion d'ensemble, une stratégie, une équipe.
Il est vrai que la liste des vingt-trois pressentie pour le départ en Afrique du Sud, quoique potentiellement prometteuse, ne rassure pas. Les individualités, qu'on le veuille ou non, comptent aussi dans un groupe, car d'elles dépendent la répartition des rôles, les possibilités d'échange, bref, l'organisation du jeu. Or, pas un des joueurs, parmi les principales têtes d'affiche, n'est parvenu au cours des six mois écoulés, à conforter durablement les esprits par ses prestations sous la bannière tricolore. Trop absents (Vieira, Saha, Ben Arfa), trop intermittents (Sagna, Govou, Gignac, Gallas, Evra, Malouda, Sissoko, Toulalan), trop soudain (Cissé), trop exclu (Benzema), trop isolé (Gourcuff), trop «désaxés» (Henry, Diarra, Ribéry, Anelka). Pas un, donc, sauf le détenteur du chiffre 1 : le gardien de but de l'Olympique Lyonnais, Hugo Lloris, promu pour l'heure titulaire indiscutable après seulement dix matchs pour la délégation française, au détriment de ses non moins déméritants collègues Mandanda et Carrasso.
A tout juste 23 ans, Hugo Lloris a ce qu'on appelle la gagne, en sélection comme en club, en témoigne à ce sujet, le sursaut lyonnais de cette mi-saison en Ligue 1 et Champions League. Et parce qu'en progression constante depuis ses débuts à Nice (qui l'a vu naître), puis son transfert à Lyon en 2008, il n'a eu logiquement de cesse de faire parler de lui. On le dit travailleur, ambitieux, discret et doté d'un talent précoce pour un gardien. On dit aussi qu'il est un ange et on veut bien le croire, car quiconque avec 2 «L» dans le dos, se montre capable de voler aussi courageusement au devant des tirs adversaires en ces temps de doute général, ne peut-être qu'un ange gardien, assurément.
De toute évidence, Hugo Lloris a choisi le bon moment pour éclore. Mais cette réussite résulte-t-elle seulement d'un pic de forme ou d'une conjonction astrale comme dirait l'autre ? Isoler de son contexte un joueur de football, qui plus est portier, et le passer au crible de la dithyrambe s'avère, paraît-il, un exercice périlleux. Aussi, je ne m'y risquerai pas plus, d'autant que je (re)découvre ce sport, ses règles, son vocabulaire et sa forme télévisée depuis peu. Tout ce que je sais, c'est que je vais suivre les événements à venir, en espérant que m'accompagne TF1 (c'était elle, ce fameux fumeux match du 18 novembre 2009, si je me souviens bien), seule chaîne qui semble apprécier au moins autant que moi, la cinégénie de Hugo Lloris.
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mardi 8 septembre 2009
Kino-Pravda Hebdomadaire numéro 37
Encore un article de Kino-Pravda, datant de 2001.
J'étais persuadée d'en trouver un troisième à publier. Je cherche encore.
C'est peut-être mieux ainsi, vu la qualité de la plume... :P
Sera tenue par mes soins, jusqu’à nouvel ordre du rédacteur en chef (que je remercie en passant de sa très prompte invitation), une rubrique mensuelle principalement dédiée au sport à la télé. Il y sera question de l'actualité sportive, bien sûr, des retransmissions live aux émissions consacrées, commentées sous la forme de compte-rendu, mais aussi de psychologie, de dramaturgie, de politique, de philosophie, et pourquoi pas de poésie. Diantre, persifle déjà un certain lectorat de Kino-Pravda. En voilà, une idée qui n'est pas réjouissante et qui tombe plutôt mal. C'est que nous autres cultureuses et cultureux cultivons une aversion pour la chose « sport à la télé ». Elle est un peu trop beauf, me direz-vous, pour être cultureusement correcte. Et du reste, s’enfermer des heures devant un bocal ne fait pas partie de nos prérogatives estivales. Plein air, festivals, bronzette, terrasses, tout ça. Ha ha, en attendant, vous n'aviez pas l'air de cracher dans la soupe populaire diffusée sur grand écran, le soir du 12 juillet 1998, au point de la préférer massivement au concert de BB King à Montreux et au soleil qui tapait sur la côte vaudoise (pas la peine de mentir, j’y étais !). Ah, mais le Mondial, ce n’est pas pareil, vous insurgez-vous illico. Et puis de toute façon, la télé comme le sport, ce n’est pas de l’art. Ca se prend, ça se jette sans réfléchir. Les passer au crible de la critique ne sert à rien. Mmm. Croyez que je me suis longuement creusée sur la question qui n’est pas erronée d’ailleur. C’est la société du prêt-à-penser qui est dans le vrai, et moi qui suis dans le faux à vouloir me décarcasser la cervelle. Il n’empêche que je m’amuse follement.
Bon, on n’a pas une seconde chance de faire une première impression et je crois avoir d’emblée réussi à me faire détester à vie par la plupart d’entre vous. Quant aux plus obstiné€s qui n’ont pas encore réalisé où ils mettaient les yeux, je m’en vais de ce pas leur résumer crânement ce qui les attend. Juillet s’inaugure avec le Tour de France et finira en queue de poisson dopé et en lamentations sur les plateaux de France 2. Chouette. Arriveront dans la foulée, la Golden League d’athlétisme et le Championnat du Monde de Natation, et c’est tant mieux parce qu’on était sans nouvelles ou presque de nos médaillé(e)s olympiques depuis septembre dernier. Evidemment que oui, je m’attaquerai au transfert de Zizou chez Real Madrid comme à toutes ces affaires footeuses sans lesquelles la vie n’en vaudrait décidément pas la peine. A propos de cause perdue, niveau audimat j'entends, j’énumère rapidement, équitation, tir à l’arc, gymnastique, aviron, haltérophilie, fléchettes, golf, escrime, volley, handball, polo, pelote basque, billard, même s'il n'y a pratiquemsnt que Eurosport que ça intéresse, pas vrai ? Côté tennis et sports motorisés, alors là, je vous plains d' avance parce que moi en être fan finie et en avoir des tonnes à déverser. Cela pourrait vite devenir insupportable, alors je me retiendrai ce coup-ci, et ne donnerai pas mon d’avis sur la façon dont la chaine RTL, a récemment mis en boite les siamoiseries Fl des frères Schumacher. Non, non. Je ne parlerai pas non plus du fameux jeu de jambes (galbées) de Venus Williams sur ses balles courtes croisées, qui se donnait à voir toute la semaine. Sinon pour dire qu'il est tout simplement inouï. Enfin, inouï n’est pas le mot. Voilà pour l’introduction. J’ai gaspillé de précieuses lignes, je sais, mais je savoure puisque je ne suis pas sûre de revenir la prochaine fois. Quoi qu’il en soit, attaquons sans plus tarder, si vous avez le courage…

EVIAN, LA VILLE ET LA BOISSON DU MEME NOM
Le différé des Masters de golf féminin d’Evian, proposé lundi soir dernier par Léman Bleu, est d’entrée de jeu, j’en ai peur, le meilleur prétexte pour parler des mauvais rapports entre sport et télévision.
Parce qu’une certaine naïveté n’est aujourd’hui plus de mise, on avait déjà compris que l’événement des Masters de golf d’Evian est un cadre idéal pour faire valoir à la fois, une discipline sportive (le golf), une chaîne local (Léman Bleu Télévision), une région (la plaisancière ville d’Evian surplombant le bassin lémanique), un marque d’eau minérale et le luxe du Royal Club Golf. Les bras et les jeux de mots m’en tombent, tellement c’est magnifique. Ce sont les échanges de procédés dont l’univers audiovisuel du sport raffole.
On était toutefois disposé à ne pas se faire les griffes sur cet étalage publicitaire, puisqu’on espérait en fait ne voir qu’une chose : que l'imposante joueuse suédoise, Maria Hjorth, actuelle leader du championnat s'impose, et que sa rivale française, la belle Marine Monnet lui embouche en beauté quelques coins. Bref, que le golf, puisqu'il était un sport noble prenne donc à nos yeux, ses lettres de noblesse.


L’ennui, c’est qu’on eut le temps de juger de rien, tant Léman Bleu se prit toute la « couverture » à elle, à grand renforts de coupes incessantes et de travellings inutiles sur une herbe désespérément verte et vide de sens. Ce phénomène qui agace et qui n’est pas rassurant, est connu. Plus personne n’ignore, à moins de se voiler la face, que c’est la forme creuse qui domine sur l’envie de montrer de nos jours. L’illusion du graphique du mouvement au détriment du mouvement des sujets filmés. La forme qui emprunte dès qu’elle peut des gimmicks à succès (zooms avant, panoramiques, etc…), pour assurer une fonction de vérification des machines et permettre aux télévisions qui ont abusent de signifier leur présence. C’est sûr, Léman Bleu était bien « sur le terrain » et a même « taper quelques balles » elle aussi. Dommage que l’on n’ait pas pu voir ce qu’elle était censée filmer. Tout ceci, soit dit en passant, n’est pas une raison suffisante pour se décourager et bouder le golf à la télé.
2 juillet 2001
Golf
Evian Masters
Léman Bleu Télévision
J'étais persuadée d'en trouver un troisième à publier. Je cherche encore.
C'est peut-être mieux ainsi, vu la qualité de la plume... :P
Sera tenue par mes soins, jusqu’à nouvel ordre du rédacteur en chef (que je remercie en passant de sa très prompte invitation), une rubrique mensuelle principalement dédiée au sport à la télé. Il y sera question de l'actualité sportive, bien sûr, des retransmissions live aux émissions consacrées, commentées sous la forme de compte-rendu, mais aussi de psychologie, de dramaturgie, de politique, de philosophie, et pourquoi pas de poésie. Diantre, persifle déjà un certain lectorat de Kino-Pravda. En voilà, une idée qui n'est pas réjouissante et qui tombe plutôt mal. C'est que nous autres cultureuses et cultureux cultivons une aversion pour la chose « sport à la télé ». Elle est un peu trop beauf, me direz-vous, pour être cultureusement correcte. Et du reste, s’enfermer des heures devant un bocal ne fait pas partie de nos prérogatives estivales. Plein air, festivals, bronzette, terrasses, tout ça. Ha ha, en attendant, vous n'aviez pas l'air de cracher dans la soupe populaire diffusée sur grand écran, le soir du 12 juillet 1998, au point de la préférer massivement au concert de BB King à Montreux et au soleil qui tapait sur la côte vaudoise (pas la peine de mentir, j’y étais !). Ah, mais le Mondial, ce n’est pas pareil, vous insurgez-vous illico. Et puis de toute façon, la télé comme le sport, ce n’est pas de l’art. Ca se prend, ça se jette sans réfléchir. Les passer au crible de la critique ne sert à rien. Mmm. Croyez que je me suis longuement creusée sur la question qui n’est pas erronée d’ailleur. C’est la société du prêt-à-penser qui est dans le vrai, et moi qui suis dans le faux à vouloir me décarcasser la cervelle. Il n’empêche que je m’amuse follement.
Bon, on n’a pas une seconde chance de faire une première impression et je crois avoir d’emblée réussi à me faire détester à vie par la plupart d’entre vous. Quant aux plus obstiné€s qui n’ont pas encore réalisé où ils mettaient les yeux, je m’en vais de ce pas leur résumer crânement ce qui les attend. Juillet s’inaugure avec le Tour de France et finira en queue de poisson dopé et en lamentations sur les plateaux de France 2. Chouette. Arriveront dans la foulée, la Golden League d’athlétisme et le Championnat du Monde de Natation, et c’est tant mieux parce qu’on était sans nouvelles ou presque de nos médaillé(e)s olympiques depuis septembre dernier. Evidemment que oui, je m’attaquerai au transfert de Zizou chez Real Madrid comme à toutes ces affaires footeuses sans lesquelles la vie n’en vaudrait décidément pas la peine. A propos de cause perdue, niveau audimat j'entends, j’énumère rapidement, équitation, tir à l’arc, gymnastique, aviron, haltérophilie, fléchettes, golf, escrime, volley, handball, polo, pelote basque, billard, même s'il n'y a pratiquemsnt que Eurosport que ça intéresse, pas vrai ? Côté tennis et sports motorisés, alors là, je vous plains d' avance parce que moi en être fan finie et en avoir des tonnes à déverser. Cela pourrait vite devenir insupportable, alors je me retiendrai ce coup-ci, et ne donnerai pas mon d’avis sur la façon dont la chaine RTL, a récemment mis en boite les siamoiseries Fl des frères Schumacher. Non, non. Je ne parlerai pas non plus du fameux jeu de jambes (galbées) de Venus Williams sur ses balles courtes croisées, qui se donnait à voir toute la semaine. Sinon pour dire qu'il est tout simplement inouï. Enfin, inouï n’est pas le mot. Voilà pour l’introduction. J’ai gaspillé de précieuses lignes, je sais, mais je savoure puisque je ne suis pas sûre de revenir la prochaine fois. Quoi qu’il en soit, attaquons sans plus tarder, si vous avez le courage…

EVIAN, LA VILLE ET LA BOISSON DU MEME NOM
Le différé des Masters de golf féminin d’Evian, proposé lundi soir dernier par Léman Bleu, est d’entrée de jeu, j’en ai peur, le meilleur prétexte pour parler des mauvais rapports entre sport et télévision.
Parce qu’une certaine naïveté n’est aujourd’hui plus de mise, on avait déjà compris que l’événement des Masters de golf d’Evian est un cadre idéal pour faire valoir à la fois, une discipline sportive (le golf), une chaîne local (Léman Bleu Télévision), une région (la plaisancière ville d’Evian surplombant le bassin lémanique), un marque d’eau minérale et le luxe du Royal Club Golf. Les bras et les jeux de mots m’en tombent, tellement c’est magnifique. Ce sont les échanges de procédés dont l’univers audiovisuel du sport raffole.
On était toutefois disposé à ne pas se faire les griffes sur cet étalage publicitaire, puisqu’on espérait en fait ne voir qu’une chose : que l'imposante joueuse suédoise, Maria Hjorth, actuelle leader du championnat s'impose, et que sa rivale française, la belle Marine Monnet lui embouche en beauté quelques coins. Bref, que le golf, puisqu'il était un sport noble prenne donc à nos yeux, ses lettres de noblesse.


L’ennui, c’est qu’on eut le temps de juger de rien, tant Léman Bleu se prit toute la « couverture » à elle, à grand renforts de coupes incessantes et de travellings inutiles sur une herbe désespérément verte et vide de sens. Ce phénomène qui agace et qui n’est pas rassurant, est connu. Plus personne n’ignore, à moins de se voiler la face, que c’est la forme creuse qui domine sur l’envie de montrer de nos jours. L’illusion du graphique du mouvement au détriment du mouvement des sujets filmés. La forme qui emprunte dès qu’elle peut des gimmicks à succès (zooms avant, panoramiques, etc…), pour assurer une fonction de vérification des machines et permettre aux télévisions qui ont abusent de signifier leur présence. C’est sûr, Léman Bleu était bien « sur le terrain » et a même « taper quelques balles » elle aussi. Dommage que l’on n’ait pas pu voir ce qu’elle était censée filmer. Tout ceci, soit dit en passant, n’est pas une raison suffisante pour se décourager et bouder le golf à la télé.
2 juillet 2001
Golf
Evian Masters
Léman Bleu Télévision
Libellés :
en français,
golf
lundi 7 septembre 2009
Kino-Pravda Hebdomadaire numéro 39
Comme promis, voici l'un des articles publié dans le Kino-Pravda en 2001 dont j'avais parlé dans le message précédent. D'autres vont suivre prochainement...
Bigre ! Serait-ce vraiment l'été ? Depuis le début du mois de juillet, plus de quinze disciplines sportives ont été encapsulées par la télé. C’est insensé. Votre très dévouée n’a même pas eu le temps de célébrer sa première effusion dans ce journal, que déjà, elle n'arrive plus à suivre. La rédaction en chef lui tient les pouces (merci, la rédaction en chef), mais ce n’est pas gagné, surtout depuis qu'une rumeur la dit atteinte d'un virus de flémingite aiguë des plus sournois. Et le fait qu'elle aime le sport à la télé n'arrange rien, parce qu’aimer le sport à la télé signifie qu'une retransmission sur deux, elle est forcée de se mettre un moment au lit pour récupérer, et c’est pour cela qu’elle a ressorti, un article en plan de ses fonds de tiroir du mois de mai et qu'elle n’a pu s’enquérir sur le duel Ullrich-Amstrong dans la 13ème étape du TdF. Si vous vous demandez pourquoi diable on irait de toute façon se frotter à du vélocipède en ces temps de désillusion générale, c'est que vous n’avez pas vu le sujet concocté par France 2 sur Verdun (ville qui accueillait une étape du Tour) et la triste guerre qui l’a rendue célèbre. Un vrai régal, vous dis-je, qui lorgnait esthétiquement sur le Zérorama de Karl Zéro, avec de la reconstitution, des costumes d’époque, des acteurs, de la fausse pellicule noire et blanc rayée, tout ça, qui évidemment ne racontait rien de ce qu'il était censé raconter mais qui en disait long, ce jour-là, sur la volonté de la chaine de redorer en douce le blason héroïque du cyclisme. Allez, on ne va pas tout de suite commencer à se fâcher avec France 2, alors vite, en piste, moto, moto, moto... !
CIAO TUTTI !
Quand la télé devient une cage douillette pour égotistes consentants, faut-il seulement en sortir ? L'espace de son énième conférence de presse de la saison, Valentino Rossi fait un nouveau tour du propriétaire.
La course de moto de la catégorie 500cc venait de se terminer et on en voulait même plus à Eurosport d'avoir mis autant de bâtons publicitaires dans les roues des téléspectateurs, puisqu’au fond on n’attendait qu'une chose: la retransmission de la conférence de presse, ce petit temps d’antenne supplémentaire où sont invités à s'exprimer les vainqueurs.
On ne se réjouissait pas pour n'importe quelle conférence de presse, cet après-midi-là. On se réjouissait parce qu'il y avait une conférence de presse de Valentino Rossi, parce que celle-ci succédait si vite à une autre, et, parce qu’elle annonçait, déjà, la prochaine. C'est le plaisir, bien moins fréquent qu'il n’y parait, de la série. Et quand nombre de chaines se perdent à rechercher leurs créneaux et à vouloir fidéliser à tout prix, un sportif qui, non seulement à la gagne, mais parvient à réinventer chacune de ses apparitions comme s'il s'agissait d’un événement en soi, est nécessairement précieux.
Son créneau, sa façon bien à lui de fidéliser, Valentino Rossi l’exploite (ses fans comme ses détracteurs en savent quelque chose de ses extravagances) depuis longtemps et il suffit de suivre quelques Grands Prix cette saison pour se convaincre que le contrat tacite qui le lie à la télévision, c'est de la rigolade des plus sérieuses. Dès son arrivée en compétition, Valentino Rossi s'est d'abord rapidement fixé des principes de fer : quel que soit le moment de direct où une camera fait son intrusion, il faut se montrer souriant, prêt au clin d'œil complice, et aller au devant de la tâche, se rendre toujours disponible. Puis, fort de ses succès en course, il a graduellement déblayé une scène pour y laisser apparaitre des personnages tantôt incarnés par lui (Superman, Robin des Bois, Docteur) tantôt centrés sur lui (les membres fan-club de Tavullia le suivent aux quatre coins du monde, ceux-là même que l’on aperçoit parfois prosternés devant les podiums à scander leur ritalrie et le nom de leur dieu rossien). Il a littéralement balisé son territoire audiovisuel, mieux qu’aucun autre pilote de sa catégorie, et ce qui étonne, c'est que son auto-surenchère devance encore nettement aujourd’hui celle de la télé, qui pourtant n'est jamais en reste pour promouvoir ses vedettes. Une question légitime titille à ce stade. Valentino Rossi, est-il un égotiste ? Oui, mais nuance. Quelqu’un qui d'instinct sait profiter des bons comme des déloyaux services d'un medium pour mener en solitaire une drôle de petite entreprise personnelle.

Mais comment était à première vue, le dernier épisode « Valentino en conférence de presse » ? A la fois identique et sensiblement différent du précédent. On avait appris à déceler la moindre variation d’humeur du personnage et on remarquait quelques changements dans le décor. De nouveaux sponsors, un angle de prise de vue moins frontal, des favoris négligés et une mine bronzée ramenée tout juste, signala-t-on, de vacances bien méritées aux Seychelles ; des détails qui racontaient que l'ensemble se peaufinerait encore avec le temps. D'un autre côté, elle parut identique à la précédente et on ne se trompait pas. L’avantage de la série est qu'il nous libère du fardeau de juger un épisode comme s'il était le dernier. Valentino Rossi est indiscutablement de l’étoffe des grands champions. Il a le moral, le vent en poupe. Il est le favori pour remporter le titre mondial cette année en 500cc et parce qu’il bénéficie, on l’a dit, du soutien médiatique télé, il ne rate pratiquement plus aucune de ses apparitions. Son système est trop bien pensé. Voila pourquoi, chacune de ses conférence de presse n'est pas seulement un rendez-vous mais aussi, on l'aura compris, un véritable rituel dans le rituel. Une sorte de vérification du système, une séance d’entretien au sens propre comme au figuré.

Ce dimanche de mai, sur le circuit de Jerez en Espagne, on était un peu à la traine du côté de chez Europort, qui avait du mal à se dépatouiller avec le zoom et la mise au point de sa caméra pour transiter d’un interviewé à l'autre dans la cabine de presse. Ce n’était pas encore le tour de Rossi de s’exprimer, mais on l’avait déjà remarqué. Forcément. Le jaune, qu’il arbore très souvent, est une couleur criarde. Et nul besoin en effet d’être scientifique ou expert en signalétique publicitaire pour comprendre qu’elle est la plus rapidement perceptible par l’œil dans la gamme de spectres des couleurs. Mais il n’y avait pas que le jaune qui attirait le regard. Il y avait les gestes aussi. Rossi remuait parce qu'il était mal assis, donnait des coups de coude contre un micro mal éteint parce qu'il s'essuyait avec son linge. Rossi par ci, Rossi par là, d’emblée plus visible et audible que ses voisins de table, Norifumi « Norick » Abe et Alex Criville. Sur le coup, on se demanda s'il ne méritait pas là une réprimande. Que non ! Le bougre sait sans doute qu’il peut compter sur sa bouille angélique d’enfant distrait.
Aussi, lorsque vint enfin son tour de parole, il fit mine de se pencher en demandant si le volume sonore de son micro était suffisant, si ce qu’il disait « si senta ». Commença alors la ronde des questions d’après-course dont la prévisibilité ne le fit même pas broncher et auquel il se plia d’abord dans un anglais espéranto à la limite de la décence avant de passer à la v.o. italienne. N’importe qui aurait crier au scandale. Sauf nous, ces adorateurs.
Mais pourquoi donc est-ce que le rituel avait l'air de si bien fonctionner ? Parce que le pilote, tout comme les équipes de la Dorna et d'Eurosport auxquelles il fait face régulièrement, jouait le jeu. Il le jouait à la perfection, car semi-candide, semi-coquet, il faisait comme si il ne voulait pas du rôle de maître incontesté où on tient à le mettre aujourd'hui, dans la mesure où si il le prenait, il lui faudrait répondre de tout et il serait mis en péril. Rossi, parce qu'il parla de ses limites (« Aï von diz reïz, bet no, aï’m not on’bitebel »), de ses servitudes de cobaye (« Aï stil hav ouerk tou dou wiz de tim »), parce qu’il mettait, tout le monde dans un examen de conscience obligatoire, troqua subrepticement son rôle de guru contre celui de modeste sportif.
L'entretien tirait à sa fin et comme tout était irréprochable dans la mise en scène, on oublia de se demander où allait l’ensemble. Et c’était là le piège. Les conférences de presse n’ont pas vraiment d’autre fonction que de nous laisser nous rincer les yeux, et par la même, aux sponsors omniprésents à l’image, de profiter de nous faire un dernier coucou. Valentino Rossi, qui connait deux ou trois choses sur les risques de son autre métier de vedette, n’attendit pas que le piège se referme. En se levant brusquement, il interrompit ce théâtre un tantinet outrancier, en lâchant un petit « ciao » incisif avant même que ne fuse une nouvelle question. Il rappelait ainsi in extremis que cette expérience brève mais follement narcissique de la conférence de presse n’était qu'un jeu et que le désir de son petit monde de le voir et de l'entendre, n'aurait peut-être aucune raison d’être en dehors de ce cadre. Aussi efficace sur les pistes qu’en présence des médias, Rossi conserve une bonne longueur d’avance sur ses contemporains. Voilà pourquoi dans deux semaines, un mois, le cirque va recommencer, quasi inchangé, avec son auditoire trop fasciné et son jeune champion trop à l’aise devant les caméras, et à qui on aurait accordé le droit de se rêver à voix et tête haute devant un miroir sans tain.
6 mai 2001
Moto GP 500cc
Grand Prix d’Espagne, Jerez
Eurosport
Bigre ! Serait-ce vraiment l'été ? Depuis le début du mois de juillet, plus de quinze disciplines sportives ont été encapsulées par la télé. C’est insensé. Votre très dévouée n’a même pas eu le temps de célébrer sa première effusion dans ce journal, que déjà, elle n'arrive plus à suivre. La rédaction en chef lui tient les pouces (merci, la rédaction en chef), mais ce n’est pas gagné, surtout depuis qu'une rumeur la dit atteinte d'un virus de flémingite aiguë des plus sournois. Et le fait qu'elle aime le sport à la télé n'arrange rien, parce qu’aimer le sport à la télé signifie qu'une retransmission sur deux, elle est forcée de se mettre un moment au lit pour récupérer, et c’est pour cela qu’elle a ressorti, un article en plan de ses fonds de tiroir du mois de mai et qu'elle n’a pu s’enquérir sur le duel Ullrich-Amstrong dans la 13ème étape du TdF. Si vous vous demandez pourquoi diable on irait de toute façon se frotter à du vélocipède en ces temps de désillusion générale, c'est que vous n’avez pas vu le sujet concocté par France 2 sur Verdun (ville qui accueillait une étape du Tour) et la triste guerre qui l’a rendue célèbre. Un vrai régal, vous dis-je, qui lorgnait esthétiquement sur le Zérorama de Karl Zéro, avec de la reconstitution, des costumes d’époque, des acteurs, de la fausse pellicule noire et blanc rayée, tout ça, qui évidemment ne racontait rien de ce qu'il était censé raconter mais qui en disait long, ce jour-là, sur la volonté de la chaine de redorer en douce le blason héroïque du cyclisme. Allez, on ne va pas tout de suite commencer à se fâcher avec France 2, alors vite, en piste, moto, moto, moto... !
CIAO TUTTI !
Quand la télé devient une cage douillette pour égotistes consentants, faut-il seulement en sortir ? L'espace de son énième conférence de presse de la saison, Valentino Rossi fait un nouveau tour du propriétaire.
La course de moto de la catégorie 500cc venait de se terminer et on en voulait même plus à Eurosport d'avoir mis autant de bâtons publicitaires dans les roues des téléspectateurs, puisqu’au fond on n’attendait qu'une chose: la retransmission de la conférence de presse, ce petit temps d’antenne supplémentaire où sont invités à s'exprimer les vainqueurs.
On ne se réjouissait pas pour n'importe quelle conférence de presse, cet après-midi-là. On se réjouissait parce qu'il y avait une conférence de presse de Valentino Rossi, parce que celle-ci succédait si vite à une autre, et, parce qu’elle annonçait, déjà, la prochaine. C'est le plaisir, bien moins fréquent qu'il n’y parait, de la série. Et quand nombre de chaines se perdent à rechercher leurs créneaux et à vouloir fidéliser à tout prix, un sportif qui, non seulement à la gagne, mais parvient à réinventer chacune de ses apparitions comme s'il s'agissait d’un événement en soi, est nécessairement précieux.
Son créneau, sa façon bien à lui de fidéliser, Valentino Rossi l’exploite (ses fans comme ses détracteurs en savent quelque chose de ses extravagances) depuis longtemps et il suffit de suivre quelques Grands Prix cette saison pour se convaincre que le contrat tacite qui le lie à la télévision, c'est de la rigolade des plus sérieuses. Dès son arrivée en compétition, Valentino Rossi s'est d'abord rapidement fixé des principes de fer : quel que soit le moment de direct où une camera fait son intrusion, il faut se montrer souriant, prêt au clin d'œil complice, et aller au devant de la tâche, se rendre toujours disponible. Puis, fort de ses succès en course, il a graduellement déblayé une scène pour y laisser apparaitre des personnages tantôt incarnés par lui (Superman, Robin des Bois, Docteur) tantôt centrés sur lui (les membres fan-club de Tavullia le suivent aux quatre coins du monde, ceux-là même que l’on aperçoit parfois prosternés devant les podiums à scander leur ritalrie et le nom de leur dieu rossien). Il a littéralement balisé son territoire audiovisuel, mieux qu’aucun autre pilote de sa catégorie, et ce qui étonne, c'est que son auto-surenchère devance encore nettement aujourd’hui celle de la télé, qui pourtant n'est jamais en reste pour promouvoir ses vedettes. Une question légitime titille à ce stade. Valentino Rossi, est-il un égotiste ? Oui, mais nuance. Quelqu’un qui d'instinct sait profiter des bons comme des déloyaux services d'un medium pour mener en solitaire une drôle de petite entreprise personnelle.

Mais comment était à première vue, le dernier épisode « Valentino en conférence de presse » ? A la fois identique et sensiblement différent du précédent. On avait appris à déceler la moindre variation d’humeur du personnage et on remarquait quelques changements dans le décor. De nouveaux sponsors, un angle de prise de vue moins frontal, des favoris négligés et une mine bronzée ramenée tout juste, signala-t-on, de vacances bien méritées aux Seychelles ; des détails qui racontaient que l'ensemble se peaufinerait encore avec le temps. D'un autre côté, elle parut identique à la précédente et on ne se trompait pas. L’avantage de la série est qu'il nous libère du fardeau de juger un épisode comme s'il était le dernier. Valentino Rossi est indiscutablement de l’étoffe des grands champions. Il a le moral, le vent en poupe. Il est le favori pour remporter le titre mondial cette année en 500cc et parce qu’il bénéficie, on l’a dit, du soutien médiatique télé, il ne rate pratiquement plus aucune de ses apparitions. Son système est trop bien pensé. Voila pourquoi, chacune de ses conférence de presse n'est pas seulement un rendez-vous mais aussi, on l'aura compris, un véritable rituel dans le rituel. Une sorte de vérification du système, une séance d’entretien au sens propre comme au figuré.

Ce dimanche de mai, sur le circuit de Jerez en Espagne, on était un peu à la traine du côté de chez Europort, qui avait du mal à se dépatouiller avec le zoom et la mise au point de sa caméra pour transiter d’un interviewé à l'autre dans la cabine de presse. Ce n’était pas encore le tour de Rossi de s’exprimer, mais on l’avait déjà remarqué. Forcément. Le jaune, qu’il arbore très souvent, est une couleur criarde. Et nul besoin en effet d’être scientifique ou expert en signalétique publicitaire pour comprendre qu’elle est la plus rapidement perceptible par l’œil dans la gamme de spectres des couleurs. Mais il n’y avait pas que le jaune qui attirait le regard. Il y avait les gestes aussi. Rossi remuait parce qu'il était mal assis, donnait des coups de coude contre un micro mal éteint parce qu'il s'essuyait avec son linge. Rossi par ci, Rossi par là, d’emblée plus visible et audible que ses voisins de table, Norifumi « Norick » Abe et Alex Criville. Sur le coup, on se demanda s'il ne méritait pas là une réprimande. Que non ! Le bougre sait sans doute qu’il peut compter sur sa bouille angélique d’enfant distrait.
Aussi, lorsque vint enfin son tour de parole, il fit mine de se pencher en demandant si le volume sonore de son micro était suffisant, si ce qu’il disait « si senta ». Commença alors la ronde des questions d’après-course dont la prévisibilité ne le fit même pas broncher et auquel il se plia d’abord dans un anglais espéranto à la limite de la décence avant de passer à la v.o. italienne. N’importe qui aurait crier au scandale. Sauf nous, ces adorateurs.
Mais pourquoi donc est-ce que le rituel avait l'air de si bien fonctionner ? Parce que le pilote, tout comme les équipes de la Dorna et d'Eurosport auxquelles il fait face régulièrement, jouait le jeu. Il le jouait à la perfection, car semi-candide, semi-coquet, il faisait comme si il ne voulait pas du rôle de maître incontesté où on tient à le mettre aujourd'hui, dans la mesure où si il le prenait, il lui faudrait répondre de tout et il serait mis en péril. Rossi, parce qu'il parla de ses limites (« Aï von diz reïz, bet no, aï’m not on’bitebel »), de ses servitudes de cobaye (« Aï stil hav ouerk tou dou wiz de tim »), parce qu’il mettait, tout le monde dans un examen de conscience obligatoire, troqua subrepticement son rôle de guru contre celui de modeste sportif.
L'entretien tirait à sa fin et comme tout était irréprochable dans la mise en scène, on oublia de se demander où allait l’ensemble. Et c’était là le piège. Les conférences de presse n’ont pas vraiment d’autre fonction que de nous laisser nous rincer les yeux, et par la même, aux sponsors omniprésents à l’image, de profiter de nous faire un dernier coucou. Valentino Rossi, qui connait deux ou trois choses sur les risques de son autre métier de vedette, n’attendit pas que le piège se referme. En se levant brusquement, il interrompit ce théâtre un tantinet outrancier, en lâchant un petit « ciao » incisif avant même que ne fuse une nouvelle question. Il rappelait ainsi in extremis que cette expérience brève mais follement narcissique de la conférence de presse n’était qu'un jeu et que le désir de son petit monde de le voir et de l'entendre, n'aurait peut-être aucune raison d’être en dehors de ce cadre. Aussi efficace sur les pistes qu’en présence des médias, Rossi conserve une bonne longueur d’avance sur ses contemporains. Voilà pourquoi dans deux semaines, un mois, le cirque va recommencer, quasi inchangé, avec son auditoire trop fasciné et son jeune champion trop à l’aise devant les caméras, et à qui on aurait accordé le droit de se rêver à voix et tête haute devant un miroir sans tain.
6 mai 2001
Moto GP 500cc
Grand Prix d’Espagne, Jerez
Eurosport
Libellés :
en français,
moto
Seuil critique
Il y a des années, bientôt dix, je me suis essayée au journalisme sportif dans un fanzine romand consacré au cinéma, répondant au doux nom de Kino Pravda.
Mon travail consistait à écrire des comptes-rendus sur les retransmissions sportives télévisées, comme s'il s'agissait de films avec un langage audiovisuel propre. Je ne suis pas sûre que l'exercice soit du goût de tous les fans de sport, en tous cas, je garde un très bon souvenir de cette expérience même si elle n'a pas duré bien longtemps.
En relisant les articles que j'avais fait publiés, je me suis dis, pourquoi pas les mettre en ligne? Certes, ils datent et ne sont pas de la meilleure prose. Mais puisque ce blog traine la pâte depuis le mois de juin et que je n'ai plus vraiment la disponibilité pour suivre ou écrire sur l'actualité du moment, autant les publier dans ces pages. Laissez-moi un ou deux jours pour en corriger la grammaire désastreuse et vous pourrez juger par vous-même...
Pour voir le résultat, cliquez ici ou là.
Mon travail consistait à écrire des comptes-rendus sur les retransmissions sportives télévisées, comme s'il s'agissait de films avec un langage audiovisuel propre. Je ne suis pas sûre que l'exercice soit du goût de tous les fans de sport, en tous cas, je garde un très bon souvenir de cette expérience même si elle n'a pas duré bien longtemps.
En relisant les articles que j'avais fait publiés, je me suis dis, pourquoi pas les mettre en ligne? Certes, ils datent et ne sont pas de la meilleure prose. Mais puisque ce blog traine la pâte depuis le mois de juin et que je n'ai plus vraiment la disponibilité pour suivre ou écrire sur l'actualité du moment, autant les publier dans ces pages. Laissez-moi un ou deux jours pour en corriger la grammaire désastreuse et vous pourrez juger par vous-même...
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lundi 1 juin 2009
:O

Un petit message, vite fait, qui ne prétend ni ne veut rien, juste pour dire qu'un drôle de vent souffle sur le court central, décidement...
Rodg vient de l'emporter face à Tomi Haas. C'est comme si il avait joué contre lui deux matchs de suite. L'un perdu en deux tie-breaks, l'autre mené 6/4, 6/0, 6/2. Une pensée pour Tomi qui a visiblement perdu pied dans le troisième set, malgré sa belle première partie de rencontre. Le mérite revient toutefois à Rodg pour s'être engouffré dans une brèche comme il l'affirmera plus tard devant le micro de France 2 et Nelson Monfort.
A présent je ne pense qu'à une chose. Rodg est en quart dans un Roland Garros sans Rafa ni Djoko! Ouh la la. On se calme...
Un dernier mot pour conclure sur une note un peu plus studieuse.
Je ne sais pas pour vous mais pour moi, le temps des crocodiles semble révolu ou du moins plus tout à fait de saison. Je me souviens il y a dix ans que peu de gens misaient sur la réussite des spécialistes de surface rapide ou de dur sur la terre parisienne. Aujourd'hui quand j'observe Soderling, Monfils, Rodg et même Rafa qui est parvenu à se hisser jusqu'au sommet à Wimbledon l'an dernier, je me dis que tout est possible. Et que Agassi sera peut être un jour rejoint au Panthéon des détenteurs de Grand Chelem.
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